julien.gardair.free.fr   Exposition à la galerie Jean Fournier, 2004

Carton d'invitation

Je ne voulais plus me situer dans le constat, ni me rassurer par la citation, l’appropriation ou le détournement. Je souhaitais travailler autrement, me surprendre, me mettre en situation d’inventer, m’autoriser à aller de l’avant sans déductions.
La peinture, dégagée de la représentation du monde et de toute autorité symbolique offre une méthode d’exploration tout à fait adéquate. Pratiquée sans à priori ni attente de résultat, elle est un terrain de jeu où par rebonds la pensée évolue de manière imprévue. La surface enregistre et renvoie toutes les traces qui y sont laissées, sans en perdre aucune. Face à ce qui échappe, je dois à chaque fois prendre position pour engager le geste suivant. Nous, la peinture et moi, nous construisons étape par étape dans la double articulation de ce qui la constitue et de sa capacité à faire signe.

Les peintures présentées dans cette exposition, ont été travaillées simultanément, au sol. Elles se sont définies les unes par rapport aux autres. L’une ouvre une piste qui se développe dans une autre, qui prive la suivante de la nécessité de la continuer.


Voir les peintures

 

La découpe de moquette présentée sous la verrière est une des conséquences des méthodes découvertes par la peinture. Cette surface de quinze mètres de long par deux de large, a d’abord été suspendue dans la galerie puis entaillée sur place sans dessin préalable. Rien n’a été retranché, la fente produit deux formes qui se séparent de part et d’autre de la paire de ciseaux, l’une au sol, l’autre dans l’espace. Les plis créent autant de plans qui petit à petit dessinent l’espace et nous invitent à pénétrer les écarts pour y multiplier les points de vue.


Voir la moquette

Julien Gardair
février 2004