Exposition S'Aladin - Galerie Trafic, IVRY, 2005 - Retour http://julien.gardair.free.fr
Isolée, la meilleure idée ne sert à rien, ce qui importe c’est leurs suites.
La toile renvoie les traces de mes hésitations, entraves et contradictions.
J’en prends acte pour engager le geste suivant. Je porte une extrême attention à y être déplacé. A chaque étape tout peut-être remis en question, une aventure où je dois prendre tous les risques.
Sujet, intentions ou tout autre projet ne sont d’aucune utilité. La peinture me transforme, tout ce que je pouvais prévoir devient caduc.
Dans cette instabilité, la figure articule les évènements sans les contraindre pour échapper au constat. Peu à peu le monde se tisse aux manipulations, un sujet se dessine. Le tableau ne représente rien, il nous pousse pourtant à l’interprétation, à nous de l’inventer.
Au travers des titres, vient jouer le langage. 
Aladin & Saladin, une lettre de plus et les milles et une nuits apostrophent le sultan.
Pour qui Jérusalem ?
Singulier multiple, un espace ouvert qui se modifie selon le regard qu’on lui porte.
Silence, le salon de coiffure nous glace, menace de captivité.
Les âmes englouties, en un ciel rafistolé, d’une eau où sombrent les amants, surgit John Silver.
Clone W, un clown qui laisse échapper son W ne mérite qu’un E en fin.
Son Sacre, ne pas faire le coq et rendre le massacre à Poussin.
Un oui pour un non, s’il ne crie pas plus fort, mêlons-y au moins la diversité.
Le camouflet du chien, à contre jour tu vas t’en prendre plein la vue si tu ne te caches pas.
Guillaume, la pomme si tu la croques, tu auras la connaissance, si tu la tires pourras tu en parler ?
California, maison du peintre, grille sur le jardin, côte d’azur ouest américaine.
Grand Ouest, j’y voyais un oedipe au Maroc et un buffle du grand canyon, d’autre un taureau, un chat, voir rien du tout.
Peau de fleur, peau d’âne en trio bucolique.
Spectre, évanescence lavée et relavée.
Sans T, car il était trop difficile de ne pas en mettre.
Aura, n’aura pas.
Le rose au point, ou la politique de la forme.
Mascarade, grimer les yeux et défiler.
Oiseux, oisif oiseau.
Ondule, narcisses toi dans le reflet, cochon pendu !
Rikiki, tu as beau exploser le format tu ne sortiras pas du cadre.

La découpe doit accepter ses remords. C’est une suite d’actes sans retour. Le linoléum est découpé au cutter, directement, avec la contrainte de conserver son intégrité.

Julien Gardair, juin 2005.